Exposition de François Trocquet "garden & foreclosure". Vernissage le 17 octobre à 18h00. Jusqu'au 17 novembre.







François Trocquet est un artiste discret. Son unique nécessité est de dessiner quotidiennement
avec une obstination qui n’a d’égale que sa virtuosité.
Ces derniers mois, François Trocquet a réalisé une série de grands dessins, au stylo à
bille, qui déclinent la thématique du paysage en explorant les limites techniques de la
noirceur.
Avec une économie de moyens et de sujets, ils révèlent le besoin de silence et de
réflexion d’une époque en mutation. A contre courant d’une génération verbeuse,
multipliant la création d’images, François Trocquet met en exergue deux ou trois
éléments simples mais emblématiques d’une histoire révolue : si ses architectures
semblent les vestiges d’une conquête erronée de la modernité, ses arbres, simplifiés à
l’extrême, ont la prestance et l’assurance de ce qui demeure, de manière immuable.
Ses représentations sont des énigmes dont la singularité provient d’une codification
élaborée par François Trocquet depuis vingt ans. Elle tend vers une synthèse subjective
des multiples représentations du paysage tout au long de l’histoire de la peinture.
Ainsi François Trocquet s’est-il frayé un chemin entre le paysage classique de Nicolas
Poussin et celui surréaliste d’Yves Tanguy. Et lorsque Lamartine évoque dans Le Vallon «
l’asile d’un jour pour attendre la mort », on se dit qu’il l’aurait trouvé dans un paysage
de François Trocquet.

Marie-Andrée Malleville